Le moule réfractaire

Si l'on revient aux propositions de nos compères Watson et Ali (cf § 'introduction'), il faut trouver un matériau réfractaire pour entourer la cire.

Pour le premier ce sera généralement un plâtre réfractaire (plâtre mélangé à de la brique pillée ou du sable)
La cire (22) sera placée au milieu d'un cylindre en inox (21) dans lequel on verse le plâtre liquide (23) - c'est la technique du moule bloc (24)- Dans l'exemple présenté ici, le noyau (partie intérieure de la cire) est rempli directement lors du remplissage du cylindre

Pour le deuxième ce sera généralement de la terre mélangée à du crotin d'âne broyé, nommé banko
la cire sera enduite à la main de 3 couches de ce banko -
ici le noyau sera réalisé à part.
c'est la technique du moule carapace

Le Noyau

Comme indiqué plus haut, le noyau correspond à la partie intérieure de la cire (comme pour une amande)
Si l'intérieur de la cire n'était pas plein (noyau), il y aurait un vide (bravo pour la déduction!) et l'intérieur de la pièce serait au final plein de bronze
Le noyau est source de plusieurs problèmes:

Tout d'abord, pour le remplir il faut un refractaire sous forme liquide pour qu'il atteigne les plus petits recoins intérieurs

Ensuite, quand la cire va être fondue, le noyau ne tiendra plus que par son orifice de remplissage; le moindre choc risque de le briser, il deviendra mobile et pendant la coulée du bronze il va flotter (oui je dis bien "flotter" dans le bronze liquide, question de densité: 2 pour le plâtre contre 9 pour le bronze de même que du bois -densité 0,8 flotte sur l'eau -densité 1), et les épaisseurs de paroi seront irrégulières, c'est la raison d'être des renforts de noyaux éventuels (armatures métalliques) et des clous de noyaux (dont on a parlé au chapitre 'cire': ces clous maintiennent le noyau en place

Enfin quand le bronze est refroidi, il faut vider le noyau par l'orifice de remplissage en le brisant en petits morceaux; Il vaut mieux qu'il ne soit pas réalisé dans un matériau trop dur; cette opération est souvent très fastidieuse, et nécessite parfois de percer des trous dans le bronze pour atteindre les recoins.
Aie, Aie, Aie monsieur le ciseleur ne va pas être content !

Le décirage

Maintenant que la cire est enrobée dans son moule réfractaire, il faut éliminer celle-ci pour laisser la place au futur bronze.
Cette opération s'appelle le décirage et consiste à chauffer le moule vers 120 / 150°C, jusqu'à la fonte complète de la cire.
La phase suivante consiste à monter doucement en température jusqu'à environ 750°C pour faire disparaitre toute humidité résiduelle, dépots de cire et toute trace de matière organique - En effet le contact du bronze liquide avec de l'humidité provoque des projections de bronze (peu recommandées pour les opérateurs et la qualité du bronze final)
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